Les conversations synodales dans l’éducation catholique

Le monde de l’éducation est l’une des neuf plateformes autour desquelles s’organisent présentement les conversations synodales. Cette plateforme est placée sous la responsabilité du trinôme composé de Patricia Blanc, ‘Head of School Management, Curriculum and Training’ pour le primaire au SeDEC, Deny L’Olive-François, ‘Deputy Head Mistress’ à l’école Signal Mountain RCA, et Jonathan Ravat (Chef des études sociales, économiques et politiques à l’Institut Cardinal Jean Margéot – ICJM). En dépit des contraintes liées à la situation sanitaire en milieu scolaire, ces temps de conversation sous le regard de l’esprit saint se tiennent dans une bonne ambiance et offrent au personnel l’opportunité de mieux se connaitre et de s’apprécier pour un meilleur vivre-ensemble, comme nous le demande notre évêque dans sa lettre pastorale 2022.

Afin de s’assurer du bon fonctionnement de cette plateforme, diverses actions ont été initiées à différents moments. En outre, des personnes-ressources qui ne font pas ou plus partie du milieu éducatif ont bienveillamment accepté d’apporter leur pierre au succès de ce cheminement auquel le Saint-Père invite l’Eglise catholique à travers le monde de 2021 à 2023. Ainsi, dans le but de permettre au chef d’établissement et au responsable pastoral de chacune des 67 institutions scolaires catholiques à Maurice – 46 écoles primaires RCA, incluant huit centres d’éducation spécialisée (SEN Units) ; deux écoles primaires Lorette ; 18 collèges secondaires et un collège technique – de vivre personnellement le premier temps de conversation, une vingtaine d’animateurs ont été sollicités sur trois jours en novembre de l’année dernière. Au préalable, ils ont eux-mêmes été initiés à la démarche synodale avec l’apport de deux membres de la ‘core team’ synodale, à savoir Sr Sylviane Françoise (FMM) et Dolly Cheung. Grâce à cette initiative, environ 150 personnes issues de tous les établissements scolaires catholiques de l’ile ont ensuite pu être outillées pour pouvoir proposer la même démarche à leurs collègues. Elles ont en cela été épaulées par les membres de leur Equipe d’Animation Pastorale Scolaire (EAPS).

Etant donné que ce premier temps d’écoute devait s’effectuer pendant la période de l’Avent et que les toutes les institutions scolaires étaient fermées en raison de la COVID, le challenge était de convenir d’un mode opératoire pour réunir le personnel à un moment où le taux de contamination au virus était des plus alarmants avec le variant Delta. Si certains établissements ont privilégié des temps de conversation avec uniquement le personnel présent à l’école, à savoir les membres de la direction et de l’administration, ainsi que le ‘support staff’, d’autres ont procédé différemment, en conviant également le corps enseignant. Ainsi, certains établissements ont tenu plus d’un regroupement afin de ne pas dépasser la jauge de 50 personnes en vigueur pour de tels rassemblements. Ce fut pour beaucoup une occasion de se retrouver en communauté avant la période de fin d’année et de partager entre collègues leur expérience de « marcher ensemble » dans le contexte scolaire, avec les joies et les peines que cela a engendrées. Le nombre très appréciable de fiches retournées à l’équipe synodale centrale, avec les fruits récoltés, témoigne de l’engouement avec lequel la démarche a été préparée et effectuée.

Par contre, pour le deuxième temps d’écoute actuellement en cours pendant le carême, la donne a changé, car les établissements scolaires sont pleinement fonctionnels en mode présentiel. Si, d’un côté, cela implique que le personnel dans son ensemble est présent dans l’enceinte de l’école les cinq jours de la semaine, ce n’est pas pour autant qu’il est forcément plus disponible pour vivre une demi-journée de partage dans l’esprit voulu et selon la méthodologie proposée. C’est dans cette optique que les 46 écoles RCA et les huit établissements SEN ont licencié les élèves plus tôt, le 25 mars dernier, afin que les membres du personnel puissent se retrouver entre eux pendant toute l’après-midi pour vivre ce temps de conversation axé cette fois sur le partage d’une expérience de conversion. Les autres établissements du secteur éducatif catholique procèdent de façon diverse et variée, mais beaucoup optent pour la tenue de leur temps de conversation pendant la dernière semaine du trimestre, habituellement consacrée aux activités extrascolaires. Cette option s’avère plus pratique pour éviter que le calendrier scolaire déjà grandement chamboulé par la pandémie ne le soit encore plus.

La participation à ces conversations s’effectuant sur une base volontaire, nul n’est contraint d’y assister. Mais nous avons malgré tout bon espoir que les nouvelles réalités sur le plan de la santé publique déboucheront sur la tenue de davantage de sessions de conversation au sein des établissements scolaires catholiques. C’est du moins ce que laisse déjà présager le nombre de fiches remplies et retournées aux responsables de la plateforme « Monde de l’éducation ».