P. Véder : « Karl Offmann a été serviteur de son Seigneur en étant serviteur du peuple »

Le Cardinal Maurice E. Piat a présidé les obsèques de M. Karl Offmann, ancien président de la République de Maurice, en l’église Sacré-Coeur, à Beau-Bassin, ce dimanche 13 mars 2022. Le père Jean-Claude Véder qui prononçait l’homélie a souligné le sens du service de l’ancien président : « En se faisant élire et à travers sa nomination comme ministre, il est devenu un serviteur du peuple. Pour nous chrétiens, être ministre c’est être un serviteur (…) il a toujours voulu faire reculer la misère à travers son engagement politique en tant que ministre de la Sécurité sociale ». Il a rappelé que M. Offmann avait été, avec le Cardinal Piat, un des pionniers de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) et qu’il avait toujours été guidé par sa foi : « Il devait aller au bout de sa foi. C’est pour cela qu’il a voulu faire de la politique ».

Ci-dessous, l'essentiel de l'homélie du Père Véder

J’ai gardé l’évangile de la Transfiguration, celui qui est lu dans toutes les églises du monde entier en ce 2^e dimanche de Carême. Dans cette page d’évangile Jésus est transfiguré devant ses disciples (c’est une expérience unique) pour les encourager à affronter sa mort prochaine. En même temps son visage et ses vêtements qui brillent comme la lumière veulent nous monter que Jésus ne restera pas dans la mort mais qu’il connaîtra la résurrection. C’est le mystère pascal, le centre de notre foi. Karl vit son mystère pascal. Lui qui a été baptisé est fils bien aimé du Père. Comme pour la Transfiguration où la voix du Père a résonné sur la montagne avec cette parole « Celui-ci est mon Fils bien-aimé », de même le jour de notre baptême c’est la même voix qui atteste que nous sommes fils et filles de Dieu.

Je voudrais relever trois aspects de la vie de Karl où il a vécu comme fils de Dieu.

1. Un vrai Mauricien, un patriote.

Karl est parti un jour symbolique, le 12 mars. Ce n’est pas un hasard. Lui, l’enfant de Cassis, a eu conscience de son appartenance à ce pays qu’il a aimé et servi. Bernard, son fils, a tout juste eu le temps de voir les derniers moments de son papa, avant que celui-ci ne rende son dernier souffle au matin du jour de la république. Enraciné dans sa terre, dans sa culture, en mettant au service de la nation.

2. Sa vie de foi.

Lui le croyant, le pratiquant, a vécu sa vie en lien avec sa foi. Je dirai plutôt que sa foi a été le moteur de sa vie. En s’engageant dans la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), il a transcrit dans sa vie la spiritualité de l’action catholique qui est de vivre sa foi dans le monde. C’est ainsi que son engagement politique est noble parce que le laïc chrétien doit s’engager au service du Royaume, en vivant sa foi au cœur de la cité. Ce qui l’a amené à assumer plusieurs responsabilités comme ministres dans différents ministères et comme Président de la République. Il a compris le sens de l’expression « ministre » qui dans le langage chrétien signifie « serviteur ».  Il a été serviteur de son Seigneur en étant serviteur du peuple.

3. Sa fidélité

Un autre aspect de la vie de Karl est sa fidélité : fidélité envers son épouse Danielle. Depuis le jour où ils se sont dit « oui » dans l’église du Saint Sacrement à Cassis, la parole qu’ils ont prononcée ont pris chair dans leur vie : « Dans le bonheur comme dans les épreuves, dans la santé comme dans la maladie nous soutenir l’un l’autre tout au long de notre vie ». Karl l’a mis en pratique en soutenant Danielle son épouse, éprouvée pendant longtemps par la maladie. Fidélité aussi envers sa famille, ses enfants et ses petits-enfants. Nous le savons que la famille avait une grande place dans sa vie.

Fidélité également dans ses options politiques.

Karl vit son passage, son « départ » vers le Père qu’il a aimé et servi.  Qu’il l’accueille avec joie dans son Royaume !