Synode - Relecture du chemin parcouru dans le diocèse

En 2021, le Pape François lance un Synode sur la Synodalité.  Rappelons-nous que le mot synode vient du grec : odos (chemin) et sun (ensemble), il signifie « faire route ensemble ». Le Pape nous dit que « le chemin de la synodalité est justement celui que Dieu attend de l’Eglise pour le troisième millénaire. » Il s’agit de passer de la verticalité à l’horizontalité, d’une Eglise cléricale à une Eglise de baptisés où chacun peut s’exprimer.

C’est L’Esprit Saint qui est l’acteur principal de cette expérience synodale. Le Pape souligne qu’une Eglise synodale est « une Eglise de l’écoute, avec la conscience qu’écouter « est plus qu’entendre » C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Evêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, « l’Esprit de Vérité » (Jn 14,17), pour savoir ce qu’il dit aux Eglises (Ap 2,7). » 

Ce parcours synodal est divisé en 3 phases : diocésaine, continentale, universelle sur une période de 2 ans : octobre 2021 – octobre 2023.

En ce qui concerne notre diocèse, le Cardinal Maurice E. Piat constitue un Comité diocésain et un « Core team », qui se retrouve autour d’un binôme nommé par lui : Père Georgy Kenny et Madame Dolly Cheung. Le « Core team » est composé du binôme, Père Jean Michaël Durhône, Sœur Sylviane Françoise et de Madame Dominique Rault. Le Comité Diocésain, regroupant une quinzaine de personnes, se réunit pour la première fois le samedi 21 août 2021.

Huit plateformes sont proposées comme « lieux d’écoute » : i) Aumôneries des prisons et hôpitaux, ii) Clergé, iii) Caritatif et social, iv) Education, v) Monde du travail, vi) Mouvements de prière et des familles, vii) Paroisses, vii) Vie consacrée.

Trois temps d’écoute synodale ont été organisés en fonction des temps liturgiques :

• Le 1^er temps a démarré pendant l’Avent et portait sur les expériences vécues de « marcher ensemble » et les fruits de l’Esprit qui en ressortent.
• Le 2^ème temps d’écoute, vécu pendant le carême, portait sur les conversions à vivre pour notre « marcher ensemble » en Eglise.
• Enfin, le 3^ème temps d’écoute, durant le mois de mai, avait pour objectif de faire ressortir les pas à faire pour améliorer notre manière de marcher ensemble.

On donnait une grande place à l’Esprit Saint durant ces rencontres d’où le nom : « conversation spirituelle ». Chaque conversation commence par une invocation à l’Esprit Saint, suivie de l’écoute de la Parole de Dieu. Chacun à tour de rôle partageait son expérience personnelle dans une ambiance de respect et de confiance. Les partages étaient ponctués d’une minute de silence pour être à l’écoute de l’Esprit Saint.

De nombreux participants ont exprimé leur appréciation de la méthode utilisée pour ces temps de conversation car elle a permis une réelle écoute. Soulignons aussi l’appréciation de jeunes et adolescents qui ont vécus ces temps de conversation. Ils se sont sentis écouté et ils ont même participé dans des groupes où ils étaient de différentes générations.

Ces conversations ont pu être vécues aussi par des non-catholiques. La plateforme de l’Education a pu toucher de nombreux non-catholiques parmi le personnel enseignant et non-enseignant. Sur la plateforme aumônerie des prisons et des hôpitaux, on a aussi pu rejoindre des détenus, souvent très éloignés de l’Eglise et également des non chrétiens.

Nous avons constaté une baisse dans le nombre de participants au 2^ème temps d’écoute. Cela s’explique par la période de Carême où les paroisses ont parfois déjà un programme établi.

Le 3^ème temps d’écoute a été lancé après Pâques pour rappeler que la Résurrection et la Pentecôte sont au cœur de l’envoi en mission des disciples. Cet envoi en mission nous demande d’améliorer le marcher ensemble en faisant de nouveaux pas concrets.

Une « équipe synthèse » a été mise en place pour compiler les données de ces temps d’écoute et pour recueillir les éléments essentiels qui aideront l’Eglise, à Maurice, d’être plus synodale.

Cette première phase diocésaine s’est conclue par une rencontre diocésaine pré- synodale le samedi 11 juin 2022 au collège St Joseph avec environ 200 participants. La synthèse a été présentée à l’assemblée, qui par la suite, dans une ambiance de prière et discernement a souligné deux points : l’accueil et les jeunes.

Le document local a été enrichi par la rencontre, en juillet dernier, de la Conférence épiscopale de l’Océan Indien (CEDOI). Les synthèses de ces différentes Eglises et vicariats ont abouti à un document commun sous le nom de « l’Arbre synodal de la CEDOI »

Nous avons commencé le cheminement synodal durant le temps de l’Avent 2021 et au bout d’une année en cet Avent 2022, c’est le temps de la « restitution » où les responsables de ces huit plateformes convoquent ceux qui ont participé aux conversations pour leur partager ce qui en est ressorti de ce parcours synodal.

Nous avons constaté que notre Eglise est en marche et qu’elle avance davantage vers une Eglise qui désire susciter plus de communion et de participation en vue de mission confiée par le Christ. Cette expérience synodale n’a pas pour but de produire des documents, mais de « faire germer des rêves, susciter des prophéties et des visions, faire fleurir des espérances, stimuler la confiance, bander les blessures, tisser des relations, ressusciter une aube d’espérance, apprendre l’un de l’autre, et créer un imaginaire positif qui illumine les esprits, réchauffe les cœurs, redonne des forces aux mains » (Document préparatoire No 32). Gardons au cœur cette note d’espérance et continuons à faire confiance à l’Esprit Saint qui guide l’Eglise dans sa mission prophétique au cœur de ce monde avec les défis d’aujourd’hui.

Sœur Sylviane Françoise

Franciscaine Missionnaire de Marie