APECA, Association Pan-Africaine des Exégètes Catholiques tient tous les 2 ans son congrès dans un pays en Afrique. Cette année-ci le 20e congrès se tient à Maurice du 3 au 10 septembre au foyer de l’Unité à Souillac. 35 participants venant d’une dizaine de pays d’Afrique seront présents. L’invité d’honneur est le Cardinal John Onaiyekan (Nigéria).
L’ouverture officielle du congrès aura lieu lors de la messe du dimanche 4 septembre à 9h30 à la Cathédrale Saint-Louis par le Cardinal Piat assisté du président de l’APECA, Mgr Ahoua, évêque de Bassam, diocèse voisin de Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire et du Vice-Président Paul Dekoek et du secrétaire général Moïse Adekambi. L’ouverture scientifique du congrès aura lieu le lundi 5 septembre au foyer de l’Unité en présence de l’honorable Kavi Ramano, ministre de l’Environnement.
Le thème cette année est « Bible et Ecologie ». A chaque fois, l’association prend un thème phare pour la vie de l’Eglise. Il y a eu dans le passé – la Famille, la culture et la foi, la femme dans l’Eglise, etc.
Le congrès a arrêté en 2019 à Abuja le thème de l’écologie suite à l’encyclique du pape François sur l’écologie, Laudato Si (Loué sois-tu).
Le père Fabien, organisateur du congrès, situe les enjeux : « Laudato Si situe le problème écologique dans un ensemble que l’on appelle l’écologie intégrale. Il ne s’agit pas seulement de dire qu’il faut réduire la pollution, d’arrêter la déforestation mais de situer le problème dans sa globalité. La solution n’est pas uniquement technique, mais doit tenir compte des populations, de leur culture, de l’impact sur la santé, de l’environnement. Aujourd’hui la recherche des profits domine le débat. Technique et profits ne suffisent pas pour nous rendre la planète habitable. Parce que notre planète s’est bien dégradée malgré les accords internationaux. Il faut une volonté pour sortir des menaces qui pèsent sur nous ».
Le p. Fabien explique les objectifs : « Le congrès abordera les divers aspects de l’écologie spécialement dans une Afrique rongée par la pauvreté. Nous voulons faire entendre la voix de ceux qui souffrent sur la planète à cause des décisions techniques qui ne tiennent pas compte de l’humain. Le développement porte avec lui ses contradictions. Nous sommes tous d’accord que la voiture électrique apporte une solution valable à l’émission du CO2. Cependant à quel prix ! Plus de 60% du cobalt nécessaire à la fabrication des moteurs électriques proviennent de la République du Congo. Ces mines emploient des enfants dont certains ont 7 ans. Les enfants, les femmes ne sont pas protégés et subissent la loi économique et technique pour la sauvegarde de la planète. Quelle ironie ! »
Pour lui, « l’Eglise ne compte pas prendre la place des responsables publics et privés, mais elle veut écouter et promouvoir tout ce qui contribue au développement selon les mots du pape. Aussi bien les politiques, les scientifiques et les économistes seront nos partenaires. La conférence veut apporter une réflexion à la fois éthique, spirituelle et théologique espérant qu’elle contribue à améliorer la vie sur notre planète. Il ne peut y avoir de développement durable sur la planète sans une vision globale ».
Durant le congrès, 30 conférences s’étaleront sur 5 jours. Quelques interventions :
Pour sa part , le père Fabien abordera un texte d’évangile qui parle de la mer suite à la catastrophe de Wakashio en 2020 : « La mer est à la fois bénéfique, mais aussi dangereuse si l’humain ne la respecte pas. Nous ne pouvons pas tout faire sur ce bien que la création nous a donné. C’est dans le contexte d’une mer démontée que Jésus marche sur les eaux et appelle Pierre à la confiance. D’abord confiance en lui pour reprendre la barque.
Dans le contexte de la mer démontée se profile la question du leadership. Comment la figure de Jésus peut inspirer le leadership en matière d’écologie ? Sans la confiance entre Jésus le leader et les disciples ne peut se dégager une vision commune qui conduit au développement de tous. La mer est respectée et elle est maîtrisée pour remplir sa fonction auprès de l’humain ».
A la fin du congrès, il y aura la publication des rapports de conférence et les engagements pris seront communiqués à Rome. Chaque église pourra s’inspirer de ces rapports, des recommandations, et des réflexions pour un engagement, un plan d’action et un plaidoyer pour l’écologie intégrale.
Le père Fabien, enthousiaste, nous donne le mot de la fin : « Nous ne savons pas ce qui peut sortir de ce congrès, mais la trentaine de conférences que nous écouterons donnera un visage de l’écologie en Afrique ».
En savoir plus sur l’APECA :
L’engagement du diocèse de Port Louis dans le combat écologique par le Père Jean Maurice Labour
La campagne SAVE OUR COMMON HOME a été lancée sous l’impulsion donnée par le cardinal Piat dans sa lettre pastorale écrite en 2011 intitulée « POUR UN NOUVEL ART DE VIVRE ECOLOGIQUE » et en 2015 par l’Encyclique du Pape François « LAUDATO SI ». C’est la Commission Justice et Paix dont je suis l’aumônier qui en a eu l’initiative.
Le projet vise deux objectifs. Premièrement réduire l’empreinte écologique dans les écoles et collèges catholiques et deuxièmement renforcer dans le curriculum la conscience de protection de l’environnement en promouvant les bonnes pratiques écologiques.
Petit à petit ce projet s’étend aux paroisses ainsi qu’à autant d’institutions religieuses que possible et vise à atteindre les familles et toute la société dans son ensemble. Dans le monde éducatif catholique, nous touchons 35,000 élèves, et 2000 enseignants et leurs familles dans 67 écoles et 16 collèges.
Dans les institutions scolaires nous menons 4 actions pour défendre l’environnement :
9 jardins communautaires ont ce jour été mis en route dans 9 paroisses et institutions diocésaines. Il s’est agit de mettre des terres non utilisées à disposition de la communauté pour y installer des jardins/ vergers qui, dans le processus de jardinage, sont des lieux d’éco-éducation. Des personnes y apprennent la patience, la collaboration, le respect des rythmes de la nature.
Des expériences de Tiny Forests ont commencé dans 2 sites.
Les rêves de mobilité alternative sont entretenus et des initiatives de pistes cyclables et de passer à la voiture électrique ont commencé mais je les trouve encore trop timides et limités. La volonté individuelle, familiale et politique reste trop timorée.
La conversion écologique est difficile. Le combat écologique n’est pas d’abord une question technologique mais spirituel comme le dit le pape François. Les dangers qui guettent la planète à cause des activités humaines sont largement documentés, les techniques qu’il faut pour lutter contre la destruction de la nature, le réchauffement climatique, nous les maitrisons.
Mais nous avons la difficulté nous départir de nos mauvaises habitudes, nous ne croyons pas assez dans ce que nous savons. Le combat écologique n’est pas immédiatement rentable, les fruits seront récoltés dans le long terme. Il est donc difficile de trouver des investisseurs.
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