Chers frères et sœurs,
Au milieu des différentes secousses qui ébranlent le monde contemporain, la crise financière internationale, la crise écologique, l’instabilité politique croissante dans plusieurs régions, l’écart grandissant entre les riches et les pauvres, le Pape Benoît XVI décide de promulguer une « Année de la Foi » du 11 octobre 2012 au 24 novembre 2013 (1). Son initiative peut surprendre. A Maurice on pourrait également s’interroger sur la pertinence d’une « Année de la Foi » alors que nous avons des défis de taille à relever : la crainte d’une montée du chômage avec les répercussions de la crise financière internationale sur notre économie ; la mise en pratique du Rapport de la Commission Justice et Vérité qui nous appelle à réparer les torts causés par l’esclavage et l’engagisme, dans les domaines de l’éducation, du logement, de l’emploi ; une corruption qui s’installe et s’étend ; l’expansion du trafic de la drogue qui détruit beaucoup de familles et déstabilise notre société.
Dans ce contexte, interpeller le monde sur la foi peut étonner. Mais la remarque de Saint Paul vaut encore aujourd’hui, « ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes » (1 Cor. 1, 25). Cette folie de Dieu s’est manifestée en Jésus qui a voulu nous sauver tout simplement en nous aimant et en assumant l’extrême vulnérabilité de son amour gratuit jusqu’à donner sa vie.
Le monde change quand le cœur de l’homme change. Or, le cœur de l’homme change quand il découvre qu’il est aimé gratuitement. C’est précisément cet amour gratuit que Jésus est venu déposer au milieu de nous comme une semence fragile mais pleine de promesse. Tous ceux et celles qui prennent le temps de l’accueillir, d’écouter sa Parole, sont touchés profondément. Ils découvrent le bonheur de croire. Leur façon de vivre change. Ils deviennent des ferments de justice et de paix dans leur famille, leur milieu social, leur lieu de travail, leur pays. C’est cela la bonne nouvelle dont l’Evangile témoigne.
L’année de la Foi nous invite à ne pas rougir de l’Evangile et à retrouver l’audace de le partager car il est « une force de Dieu pour le salut de tout homme qui croit » (Rm. 1, 16).
C’est pourquoi, à l’occasion de ce Carême, je voudrais vous inviter, chers frères et sœurs, à entendre le Seigneur qui frappe à notre porte. Il cherche à réveiller notre foi. Elle peut facilement s’endormir. « Aujourd’hui ne fermez pas votre cœur mais écoutez la voix du Seigneur » (Ps 94, 7-8).
La foi n’est pas comme un objet d’apparat qu’on garde dans un placard pour le sortir lors de grandes occasions. Elle est plutôt comme une plante, qu’il faut soigner tous les jours. C’est pourquoi je vous invite aussi à cultiver votre foi, pour qu’elle prenne racine dans vos vies.
La foi est aussi comme une flamme que nous avons reçue pour éclairer notre route. Si nous ne la partageons pas avec nos compagnons de route, elle va finir par s’éteindre et nous laisser dans les ténèbres. C’est pourquoi je vous invite à partager votre foi pour qu’elle reste une lumière vivante, « guide pour nos pas au chemin de la paix » (Lc 1, 79).
Dans la chaleur accablante, la Samaritaine devait avoir soif puisqu’elle vient au puits chercher de l’eau. Mais Jésus réveille en elle une autre soif. Passant outre au tabou social qui interdisait à tout Juif de parler avec les Samaritains, Jésus lui adresse la parole et lui demande humblement , de l’eau à boire. Devant son étonnement, il lui partage son expérience du « don de Dieu » – comme « une eau vive » qu’il a reçue et qu’il voudrait bien partager avec elle. Des questions fusent chez la Samaritaine sur l’origine de cette eau et sur l’identité de celui qui la lui propose. Jésus témoigne simplement que celui qui boit de cette eau n’aura plus jamais soif – il sera comblé. La Samaritaine, enthousiastes’ouvre à la foi et lui dit « Donne-moi de cette eau ».
Père Laval, lui aussi, passa outre aux tabous sociaux de l’époque à l’île Maurice et ouvrit sa porte aux esclaves récemment libérés qui cherchaient des conditions de vie plus dignes d’êtres humains. Père Laval les soutient dans leur recherche et lutte avec eux pour leurs droits. Mais il réveille aussi chez eux une autre soif. Il leur partage son expérience de foi en l’amour du Christ qui a transformé sa vie. Ce partage les conduit à lui faire confiance et à découvrir eux aussi le bonheur de croire à l’amour du Christ. La foi qui se réveille en eux leur donne un nouveau goût de vivre. Elle les remet debout dans leur dignité d’homme.
a)Dépasser les préjugés
Aujourd’hui encore, nous sommes appelés à dépasser les préjugés qui stigmatisent ceux de nos frères et sœurs qui se sont éloignés de l’Eglise. En effet, beaucoup de chrétiens prennent leur foi pour acquise, comme s’ils étaient nés avec. A part quelques grands moments de la vie ou de l’année, ils restent indifférents à la foi de leur enfance et s’intéressent seulement à son aspect social et culturel. Ils n’ont pas eu l’occasion de se l’approprier personnellement en tant qu’adulte, ni d’éprouver l’impact qu’elle peut avoir sur leur vie. Certains aussi ont souffert à cause de séparations ou de divorces et se sont remariés ; d’autres se sont mis ensemble et ont eu des enfants sans jamais se marier. Ceux-là restent souvent sur les marges, car ils redoutent le regard accusateur de certains de ceux qui « fréquentent l’Eglise ». Des jeunes aussi, plongés dans une culture permissive, numérique et virtuelle se sont éloignés de la foi. Nous avons tendance à dire qu’ils ont quitté l’Eglise. Mais en fait, ils sont souvent déboussolés devant les différents modes de vie ou façons de pensée qui leur sont proposés. Ils sont à la recherche de repères sûrs. Ils aimeraient trouver quelqu’un à qui faire confiance [2].
b)Reconnaître une soif spirituelle chez ceux qui se sont « éloignés »
En effet, ceux qui ont abandonné ainsi la pratique de la foi restent souvent sur leur faim. Ils sont à la recherche d’un sens à leur vie. Ils éprouvent une vraie soif spirituelle qu’ils n’arrivent pas à étancher. Déçus quelque fois par un certain ronronnement dans la pratique ecclésiale ou par une façon superficielle de présenter la foi, ils sombrent dans l’indifférence (3). Leur déception peut aussi donner lieu à des comportements agressifs. Prendre le temps de les écouter et tenter de rejoindre leur soif derrière leur apparente indifférence reste un grand défi pour l’Eglise. C’est ce que Jésus a fait lors de sa rencontre avec la Samaritaine au bord du puits. C’est ce que Père Laval a fait en allant à la rencontre des anciens esclaves. C’est ce que notre Synode diocésain nous demande aussi de faire aujourd’hui (4).
c)Répondre à cette soif…
De fait, je rends grâce à Dieu pour les nombreuses initiatives dans ce sens que prennent aujourd’hui plusieurs prêtres, religieux(ses) et laïcs de notre diocèse. Ils ont su déceler cette soif spirituelle autour d’eux. Ils ont été à la rencontre d’amis, de voisins, de collègues pour les écouter. Ils ont partagé avec eux comment l’écoute de la Parole de Dieu les avait eux-mêmes transformés et ils les ont invités à écouter cette Parole à leur tour. Beaucoup aujourd’hui témoignent du bonheur qu’ils ont éprouvé lorsqu’en écoutant d’autres partager leur expérience spirituelle, leur foi a été réveillée. Cela a pu se passer lors d’un parcours de formation ou lorsqu’ils ont été accompagnés fraternellement à l’occasion d’un deuil ou d’une épreuve. Des parents disent combien la préparation spirituelle reçue à l’occasion de la première communion ou de la confirmation de leur enfant les a touchés et a transformé leur vie de famille. D’autres ont participé à une retraite, à un groupe de prière ou à un groupe d’écoute de la Parole (« lectio divina »), et là, la foi qui s’était endormie en eux s’est réveillée. Plus simplement, tel homme est touché par son épouse qui a persévéré à réunir les enfants pour la prière en famille ; tel autre est remué par une homélie ou par le geste gratuit d’un proche ou d’un voisin, par une main tendue ou par une écoute attentive au moment où il se sentait perdu.
d)Le bonheur de croire
Beaucoup de ceux qui redécouvrent ainsi leur foi comme une rencontre personnelle avec Jésus nous disent, « pourquoi est-ce maintenant seulement que l’Eglise nous fait découvrir tout cela ? ». C’est comme si ces adultes étaient restés prisonniers de perceptions très approximatives sur la foi chrétienne glanées au catéchisme de leur enfance. Non seulement ces idées vagues sur Dieu ne répondaient plus à leurs questions d’adultes, mais souvent aussi, elles déformaient le visage de Dieu et leur bloquaient ainsi l’accès à l’eau vive qui seule pouvait étancher leur soif. Ce n’est pas que, du jour au lendemain, leurs problèmes soient résolus ou qu’ils ne rencontrent plus d’épreuves dans leur vie. Mais le réveil de la foi agit en eux comme un déclic ; une porte s’ouvre ; l’amitié avec Jésus les rend libres, ils respirent. Comme des gens qui, après avoir longtemps marché, ont enfin trouvé un point d’eau, ils ont pu étancher leur soif. Ils reprennent alors la route, plus frais et plus confiants.
Jésus ne laisse pas la Samaritaine sur son premier enthousiasme. Il sait que la foi qui a été réveillée en elle est fragile ; elle a besoin d’être cultivée et confrontée aux réalités de la vie quotidienne.
C’est pourquoi, contre toute attente, Jésus la renvoie à sa vie de famille « Va, appelle ton mari et reviens ici », lui dit-il. Malgré sa réponse évasive, Jésus la conduit avec délicatesse à faire la vérité sur sa vie affective et à reconnaître l’éparpillement qui la caractérise. Impressionnée par la clairvoyance de Jésus, la femme l’interroge sur un litige religieux qui divise les Samaritains et les Juifs. Jésus en profite pour la conduire bien au-delà de cette querelle de clocher. Il lui ouvre une perspective tout à fait nouvelle en lui parlant de l’adoration « en esprit et en vérité », la seule qui plaise à Dieu. De plus en plus impressionnée par la clarté et la fraîcheur de sa Parole, la femme lui demande s’il ne serait pas le Messie, l’envoyé que Dieu a promis et que le peuple attend. Et c’est là que Jésus se dévoile finalement, « Je le suis, moi qui te parle ». Comme si ce qui caractérise l’envoyé de Dieu est de franchir les barrières sociales et de « parler » aux gens.
Ce dialogue où il se révèle progressivement conduit la Samaritaine à établir avec lui une relation de plus en plus profonde. Après un premier éblouissement, la foi de la Samaritaine commence à prendre racine.
Le Père Laval, lui aussi, ne s’est pas contenté de réveiller la foi des Mauriciens de son époque, il a pris la peine de la cultiver. Il s’adresse en priorité aux adultes et insiste sur la fidélité dans le mariage et une vie de famille stable. Il répète « si vous voulez avoir de bons enfants, faites de bons parents ». Il initie les adultes aux fondements de la foi grâce à un enseignement adapté en Kréol ; il leur apprend à prier ; il les encourage à prendre la place qui leur revient dans l’Eglise ; il les lance le service communautaire à travers les caisses de secours mutuels, le travail volontaire pour la construction des chapelles ou la visite des malades. Mais surtout, le Père Laval reste disponible pour les écouter au confessionnal où il passe plusieurs heures par jour. Grâce à cet accompagnement patient et régulier, la foi des anciens esclaves prend racine dans leur vie quotidienne.
Les adultes qui, dans notre Eglise aujourd’hui, redécouvrent avec bonheur la foi de leur baptême, sont appelés eux aussi à cultiver leur foi. Tout juste réveillée, leur foi a besoin de prendre racine dans leur vie quotidienne. C’est le rôle de la catéchèse des adultes. Son « but définitif est de mettre quelqu’un non seulement en contact, mais en communion, en intimité avec Jésus Christ » (5). Comme Jésus avec la Samaritaine, comme le Père Laval avec nos ancêtres, il ne s’agit pas seulement de leur faire connaître la doctrine de la foi mais de les initier à une vie de foi. Pour rester vivante et se développer, la foi qui vient de germer dans le cœur d’un adulte a besoin de s’incarner dans la vie quotidienne, d’être célébrée joyeusement, d’être traduite en prière et partagée avec d’autres.
La catéchèse des adultes s’appuie d’abord et avant tout sur l’écoute de la Parole de Dieu. C’est là « l’unique nécessaire » que Jésus aimait rappeler à Marthe toute agitée par les tâches du service (6). Il s’agit d’apprendre à lire et à relire l’Evangile avec un cœur qui écoute, de telle façon qu’on arrive à entendre à travers ces textes une Parole qui nous est adressée personnellement, une Parole où Dieu lui-même se révèle à nous comme à un ami. L’écouter régulièrement, seul ou en équipe, développe une relation d’amitié avec le Christ qui transforme nos vies. La Parole, nous dit le prophète, agit alors en nous comme une « pluie qui descend du ciel et qui n’y retourne pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer » (Is. 55, 10).
Cette fréquentation de la Parole de Dieu à travers l’Evangile permet de jeter un autre regard sur la morale chrétienne. L’adulte découvre que la morale n’est pas un code de conduite impersonnel qui lui serait imposé et qu’il trouve difficile à mettre en pratique. La morale chrétienne devient plutôt le Christ qui nous invite à adopter sa manière de vivre, à partager ce qui fait son bonheur. Cela change tout. Car alors, nous ne sommes plus accablés par une série d’obligations morales dont nous devons nous acquitter pour nous « mettre en règle ». Nous sommes plutôt en présence d’une personne, Jésus Christ, qui nous invite à nous « mettre en route » avec lui sur un chemin de liberté. Avec lui, nous découvrons peu à peu le bonheur du service, du pardon, de la fidélité, de la fraternité ouverte et de l’engagement pour la justice et pour la paix.
Chemin faisant, nous découvrons aussi sa miséricorde. Lorsque des faux pas ou des chutes nous ralentissent, il nous tend la main pour nous relever et guérir nos blessures. Pour continuer la route, il suffit de lui renouveler notre confiance et de prendre la main qu’il nous tend. A la lumière de l’amitié avec le Christ, le sacrement de réconciliation devient comme l’expression de cette main tendue qui nous rejoint dans notre faiblesse.
A la lumière de l’amitié avec le Christ, la messe du dimanche elle aussi prend une autre allure. Elle n’est plus cette obligation ennuyeuse à remplir mais elle devient une halte bienfaisante sur notre chemin ; un temps de repos avec nos compagnons de route en présence de celui qui nous accompagne et illumine notre vie ; un temps où il nous éclaire sur le sens du chemin commencé avec lui ; un temps où il nous nourrit de son corps livré, de son sang versé, i.e., de sa vie donnée par amour.
Pour s’enraciner, la foi a besoin aussi d’un terreau favorable : celui de la vie fraternelle en communauté. Les adultes dont la foi vient de se réveiller sont vulnérables devant les épreuves du chemin. Ils ont besoin d’être soutenus par des frères et des sœurs qui sont déjà passés par là et qui peuvent témoigner comment ils ont été guéris par la miséricorde du Seigneur. C’est en leur compagnie qu’ils apprennent à poser un regard de foi sur les événements et développent peu à peu dans leurs comportements « les mêmes attitudes qui furent dans le Christ Jésus » (Ph. 2, 5).
En partageant ainsi les épreuves et les joies de la route, des liens se tissent entre les pèlerins. Ils se découvrent frères et sœurs parce qu’ils accèdent ensemble à une vie nouvelle qui se développe en eux grâce à la Parole qu’ils ont entendue et à laquelle ils ont fait confiance. Ces liens sont très forts, comme de vrais liens de parenté qui unissent les membres d’une même famille.
Cultiver sa foi dans une atmosphère familiale permet à l’Evangile de prendre racine dans sa vie et de porter du fruit. Comme pour un arbre, cet enracinement permet de tenir debout dans les cyclones.
Cependant, la vie fraternelle ne doit jamais être prise pour acquis. Elle est un don précieux que nous recevons gratuitement de nos frères et sœurs. Mais c’est un don auquel chacun est appelé à contribuer en se donnant lui-même. Recevoir ainsi un soutien fraternel avec gratitude et le donner gratuitement à son tour est tout un art de vivre qui, comme la marche, ne s’apprend qu’en marchant.
Sans une initiation chrétienne des adultes, pas de vie communautaire possible dans l’Eglise. Et sans le soutien d’une vie communautaire, pas d’initiation chrétienne des adultes possible dans l’Eglise.
C’est pourquoi l’Eglise aujourd’hui nous demande avec insistance de donner priorité à la catéchèse des adultes, entendue au sens large, comme une initiation ou un apprentissage global de la vie chrétienne.
Cette priorité donnée à la catéchèse des adultes vient aussi du fait qu’elle est le modèle qui doit inspirer tous les autres parcours de catéchèse, spécialement ceux qui s’adressent aux enfants et aux adolescents.
Pour initier à la foi, il faut d’abord avoir été initié soi-même. Seule la vie peut engendrer la vie. De même, seule la foi peut engendrer la foi. « Elle rend fécond, parce qu’elle élargit le cœur dans l’espérance et permet d’offrir un témoignage capable d’engendrer » (7).
Vers la fin de son dialogue avec Jésus, la Samaritaine l’avait interrogé sur l’identité du Messie. Jésus avait répondu simplement « Je le suis, moi qui te parle ». Profondément touchée par cette révélation ultime et décisive, la Samaritaine laisse sa cruche et court au village. Elle va partager avec les villageois la découverte qu’elle vient de faire et qui a bouleversé sa vie. Les villageois à leur tour accourent vers Jésus et se mettent à écouter sa Parole. Ils sont touchés eux aussi et croient en Jésus. Ils disent qu’ils ont découvert en lui le Sauveur du Monde (Jn 4, 25-30 ; 39-42).
Plusieurs parmi les anciens esclaves que le Père Laval avait initiés à la foi, deviennent très vite eux aussi des apôtres. Ils sont envoyés par lui, annoncer l’Evangile à leurs frères et sœurs qui vivent dans les quartiers éloignés. Ils rassemblent de petites communautés vivantes dans les chapelles qu’ils construisent eux-mêmes. Là ils initient à la foi les débutants. Ils leur enseignent les rudiments de la doctrine, ils leur apprennent à prier, les encouragent à mener une vie de famille stable, visitent les malades, organisent l’entraide. Si une vie de foi s’est propagée à Maurice du temps du Père Laval, cela est dû en grande partie au zèle et au savoir faire de ces « auxiliaires laïcs » comme on les appelait, des personnes simples sans grande éducation mais des hommes et des femmes dont la foi rayonnait et devenait contagieuse.
Témoigner de sa foi aujourd’hui n’est pas une option. C’est une exigence, un élan qui découle de la foi elle-même. Croire au Christ c’est découvrir un trésor qui est destiné à tous. Le partager est une nécessité. Une foi qui ne se partage pas va finir par s’éteindre comme une flamme qui meurt faute d’être communiquée. Si nous négligeons de partager l’amour gratuit que nous avons reçu, nous le trahissons. Car s’il nous a été donné gratuitement c’est pour que nous en témoignions gratuitement à notre tour. Les résultats de ce partage ne nous appartiennent pas. Il s’agit seulement de semer. C’est Dieu qui fait germer et donne la croissance. Il faut croire que l’Evangile agit comme un ferment puissant dans la pâte humaine.
a)La foi rend libre
La foi nous rend libres en ce sens qu’elle nous libère de l’esclavage de la peur. Croire au Christ c’est en fait croire en son amour gratuit. Forts de nous savoir ainsi aimés, nous serons moins vulnérables à différentes formes de chantage ; nous serons moins paralysés par les menaces de ceux qui prétendent pouvoir manipuler les esprits à leurs fins ; nous serons plus sereins devant la mort elle-même. Pacifiés par la certitude d’être aimés, nous serons moins attachés aux choses matérielles, moins préoccupés par le prestige et le grand confort. Ceux qui voudront nous corrompre auront plus de difficulté à nous acheter. Une vie simple et frugale nous suffira car il nous suffira d’être aimés (2 Cor 12, 9).
Quand les difficultés de la vie nous mettent à l’épreuve, la foi nous fait tenir debout dans l’espérance. Grâce à la certitude d’être aimés, les épreuves de cette vie ne nous écrasent pas, elles nous purifient au contraire et nous conduisent à aimer, d’un amour plus dépouillé mais plus fort. « C’est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés. Donc, tenez bon et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage », nous dit Saint Paul (Gal 5,1).
Lui-même avait beaucoup souffert durant ses périples missionnaires et vers la fin de sa vie il donne un beau témoignage de cette liberté que lui confère sa foi, « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?…Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La tribulation, l’angoisse, la persécution, la faim, la nudité, les périls, le glaive ?… En tout cela nous sommes les grands vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rm. 8, 31–37).
b)La foi ouvre à une fraternité plus large
En nous rendant plus libres, la foi nous ouvre à un accueil fraternel plus large. Croire au Christ nous pousse à être solidaires avec les Mauriciens de toute communauté, de toute religion. Croire au Christ nous invite à dépasser ce qui nous divise dans notre société : en particulier notre repli sur nous-mêmes, notre tendance à ne faire confiance qu’à des personnes de notre communauté, à ne protéger qu’elles. Pourquoi, par exemple, avoir peur d’être représenté au Parlement par d’autres que les nôtres ? Pourquoi garder dans notre Constitution l’inscription d’une telle méfiance ? Est-ce avec elle que nous bâtirons une nation mauricienne ? Pourquoi désespérer du Mauricien qui sommeille en nous ? Il n’est pas mort, il dort. Qui le réveillera ?
Au milieu de ce brouillard communaliste, la foi est comme une petite lumière qui s’allume au fond de notre conscience. Elle nous rappelle qu’il est possible de vivre autrement, puisque nous avons tous été créés par Dieu à son image, que nous sommes tous les enfants d’un même Père, que nous sommes tous sauvés par le Christ, que nous sommes tous attendus autour de la même table dans sa maison, là où nous sommes destinés à vivre ensemble pour l’éternité. Cette foi nous remue au plus profond de nous-mêmes et nous invite à risquer chaque jour le pas de la fraternité, de l’accueil, de la confiance. Toute frêle qu’elle puisse paraître, une foi vécue humblement au quotidien peut ouvrir des brèches dans les murs que nos méfiances ont dressés entre nous.
c)La foi pousse à s’engager pour le bien commun
Nous accueillir mutuellement comme des frères nous conduit aussi à travailler ensemble pour le bien commun et non pas pour le bien de notre communauté seulement. Lutter contre le communalisme et contre la corruption n’est pas le monopole des croyants. Cependant, l’appel du Christ est clair : chercher à servir plutôt qu’à être servi. Travailler pour le bien commun ne résonne plus seulement comme un vague précepte moral mais comme son invitation à aimer comme nous avons été aimés.
De plus, la foi ouvre nos yeux sur le lien très fort entre l’engagement pour le bien commun et la paix sociale. Nous désirons tous la paix dans notre famille, notre entreprise, notre pays. Mais la paix n’est pas quelque chose qui nous tombe du ciel. Ce n’est pas non plus quelque chose qu’on peut maintenir par la force. La paix est d’abord quelque chose qui nous est donnée comme le fruit d’un engagement. Elle fleurit dans une société dans la mesure où chacun dépasse son intérêt personnel ou celui de son clan et se préoccupe concrètement du bien de l’ensemble. La violence couve là où la méfiance s’installe ; les conflits surgissent lorsque l’intérêt d’un groupe prime sur l’intérêt de l’ensemble ; la paix est menacée lorsque ceux qui détiennent les leviers du pouvoir, politique ou économique, profitent de leur situation pour poursuivre des objectifs contraires au bien commun.
Or, la foi en un Dieu qui est notre Père à tous, nous conduit à reconnaître que les biens de la terre nous ont été confiés par Lui pour servir au développement humain de tous. De fait, en nous créant, en nous donnant la vie, Dieu nous a embarqués dans le même bateau pour un même voyage, vers une même destination. Sur ce bateau il y a assez de provisions pour satisfaire aux besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire à la gourmandise des uns et des autres. La sécurité à bord dépend de ce que le partage soit équitable, que les besoins de chacun soient respectés et que chacun se suffise de la part qui correspond à ses besoins. La paix à bord dépend aussi de ce que chacun assume sa part de responsabilité pour assurer la bonne marche du navire et ne « profite » pas seulement de la traversée pour s’amuser.
La foi ouvre nos yeux sur l’interdépendance profonde qui relie le sort de chacun au sort de tous. Elle nous pousse à travailler ensemble pour que tous les passagers arrivent à bon port. La paix sociale est un bien précieux qui nous dépasse mais dont nous sommes tous responsables. Elle nous sera donnée comme un fruit si chacun à son niveau, dans sa famille, à l’école, dans son entreprise ou dans le pays, travaille concrètement pour le bien commun. Ces engagements apparemment petits et insignifiants sont en fait des semences de paix, pleines de promesse.
Quand notre foi est vécue en prise avec les réalités de notre vie sociale, elle peut avoir des répercussions considérables sur la qualité de vie d’une société. Ne permettons pas que le sel de l’Evangile s’affadisse par notre faute et risque d’être « jeté dehors et foulé aux pieds ». Il nous a été confié pour qu’il soit partagé et donne un goût de vivre à nos contemporains.
C’est d’abord dans la famille que les enfants et les adolescents seront initiés à la foi par leurs parents. Mais l’école et la paroisse sont aussi des lieux où la foi doit être partagée avec les jeunes. Que nous soyons parents, enseignants, prêtres, religieux(ses) ou catéchètes, nous sommes tous confrontés à cet immense défi. Pour le relever, il est important de nous rencontrer et de réfléchir ensemble aux meilleures façons de proposer la foi aux jeunes aujourd’hui. Cherchons une cohérence entre notre foi et notre vie et soutenons-nous mutuellement.
Pour proposer la foi comme chemin de vie à des enfants et des adolescents, il faut avoir soi-même découvert le bonheur de croire au Christ. C’est toujours le Christ qui allume la flamme de la foi dans le cœur d’une personne. Mais pour l’allumer, il a voulu se servir de notre témoignage comme d’une allumette à qui la flamme est confiée pour la porter à d’autres.
Beaucoup de familles sont fragilisées aujourd’hui par des divorces et des remariages. Au cœur de leur épreuve, les divorcés-remariés restent des baptisés qui ont, comme d’autres parents, la responsabilité de partager leur foi avec leurs enfants (8). Ce n’est pas parce qu’on n’a pas été entièrement fidèle à sa foi qu’on ne peut pas la partager. Au contraire, reconnaître le Christ comme Sauveur tout en se reconnaissant pécheur, est toujours un témoignage parlant. D’ailleurs, lequel d’entre nous, prêtre, évêque, catéchiste, religieux, parents mariés sacramentellement, peut prétendre pouvoir « jeter la première pierre… » (cf. Jn 8, 1-11).
L’éveil de la foi dans une famille se fait d’abord et avant tout par le témoignage. C’est en voyant ses parents vivre leur foi, aimer, pardonner, que l’enfant apprendra lui aussi à aimer et à pardonner. La qualité des relations dans la famille est en lien direct avec la possibilité d’un éveil de la foi chez les enfants. Par exemple, s’intéresser à la vie de l’enfant, à ses études, à ses jeux, le libère et crée un climat de confiance qui le sécurise et lui permet d’assumer ses responsabilités ; adopter une façon de gérer les conflits dans la vérité l’entraîne à reconnaître ses torts honnêtement. Le témoignage passe aussi par la parole des parents, une parole humble et vraie. Il ne s’agit pas tant de savoir dire ce qu’est la foi, mais de partager comment la foi nous aide à vivre. Quand des enfants entendent dire par leurs parents pourquoi ils vont à la messe, pourquoi ils visitent des personnes âgées ou pourquoi ils refusent un comportement communaliste, cela est plus parlant que toutes les admonitions. Ce sont autant de semences d’Evangile qui sont déposées en eux et qui rencontreront tôt ou tard le coin de bonne terre qui se cache souvent derrière leur apparente indifférence.
L’initiation à la foi dans la famille passe aussi par une pratique répétée et régulière. L’enfant a besoin de rythme pour entrer progressivement dans une démarche de foi. Par exemple, raconter aux enfants une histoire de l’évangile à intervalle régulier, comme on lui raconte une histoire avant son coucher. De même, prier en famille au même moment chaque jour et dans un lieu réservé à cela dans la maison, avec la participation de l’enfant, crée une habitude qui structure la vie de foi de l’enfant. Ou encore, faire entrer dans le rythme de vie familiale, un geste gratuit comme la participation à l’Eucharistie dominicale, initie l’enfant au sens de la gratuité, le décentre de lui-même et le conduit au cœur de notre foi. Cela permet également un rendez-vous régulier avec la grande communauté, « Eglise », toute bigarrée culturellement, avec ses faiblesses, ses lourdeurs, mais aussi ses dynamismes. Apprendre à aimer cette Eglise, comme elle est, comme on aime sa famille, contribue beaucoup à la maturation de la foi.
L’école catholique a une contribution particulière à apporter à l’initiation chrétienne des jeunes. Sa vocation consiste à réaliser le passage de « l’école institution » à « l’école communauté » et à créer dans la communauté scolaire une atmosphère animée d’un esprit de foi, dans le respect pour la liberté de chacun. Ce projet doit être porté par les responsables de l’école qui, entourés d’enseignants chrétiens convaincus, ont le devoir d’inscrire dans le rythme de vie de l’école, des propositions concrètes qui contribuent à l’initiation chrétienne : par exemple des temps de célébration, des rencontres avec des témoins de la foi, une participation au service des plus démunis et surtout des temps de catéchèse proprement dite pour tous les élèves catholiques, ce qui reste une priorité pour toute école catholique.
Dans le milieu scolaire en général, deux types de contribution à l’initiation chrétienne de l’enfant sont possibles. D’abord, l’enseignement religieux qui consiste à donner aux élèves l’accès à une connaissance de la Bible, son histoire, ses genres littéraires, ce qu’elle enseigne vraiment. En même temps qu’ils découvrent d’autres branches profanes du savoir, les étudiants chrétiens doivent avoir accès aux sources de leur foi. A côté des autres sujets académiques, l’étude de la Bible ne se situe pas comme une discipline accessoire mais plutôt comme un élément important dans l’indispensable interdisciplinarité des études scolaires aujourd’hui.
L’autre contribution de l’école à l’initiation chrétienne des jeunes est la catéchèse proprement dite. Celle-ci n’est pas la même chose que l’enseignement religieux. Elle lui est cependant complémentaire car en catéchèse les chrétiens sont conduits à découvrir comment les récits bibliques qu’ils ont étudiés dans le cadre de l’enseignement religieux sont en fait une Parole de Dieu qui leur est adressée. Le but de la catéchèse est de les faire rencontrer Jésus Christ, Parole vivante de Dieu qui les interpelle et peut transformer leur vie.
La catéchèse doit se faire à l’école, là où la présence de catéchistes formés la rend possible. Mais il faut reconnaître que trop souvent, le manque de catéchistes empêche la catéchèse d’exister dans beaucoup d’écoles, y compris dans des écoles catholiques. Malheureusement un manque de conviction de la part de l’administration de l’école, comme de la part des parents, fait que la catéchèse est souvent considérée comme une activité d’importance secondaire puisqu’elle n’apporte rien aux sacro-saints résultats d’examen. On néglige alors de recruter les catéchètes en nombre suffisant, de les former et de donner à la catéchèse le temps, l’espace et les moyens qu’il lui faut pour exister.
Pour apporter sa contribution à l’initiation chrétienne des enfants et des adolescents, la paroisse doit commencer par promouvoir une vie communautaire. La paroisse n’est pas appelée à fonctionner comme un club qui organise des activités pour ses membres. La vocation d’une paroisse est d’être une famille, la famille des enfants de Dieu, soudée par une foi profonde en Jésus Christ. Les petites communautés chrétiennes qui se réunissent entre voisins, entre amis, dans le quartier, le village ou dans les mouvements favorisent considérablement cette vie communautaire en paroisse. En écoutant ensemble la Parole de Dieu, les membres de ces petites communautés font un chemin dans la foi, tissent entre eux des liens fraternels et témoignent de leur foi dans la vie concrète. Grâce à elles, l’Eglise agit comme sel de la terre là où les gens vivent. C’est là que les adultes recevront la nourriture et l’appui dont ils ont besoin pour partager la foi avec les enfants et les adolescents.
La paroisse est aussi responsable de préparer les enfants et les adolescents aux sacrements d’initiation chrétienne que sont la 1ère Communion et la Confirmation. Cette préparation concerne non seulement les enfants mais aussi les parents, les enseignants et les catéchistes. Ce sont ces adultes qui sont en contact régulier avec les enfants dans la famille ou à l’école. Leur témoignage de vie est décisif pour l’initiation chrétienne des enfants. La paroisse doit donc investir en priorité dans une catéchèse d’adultes pour que les parents, les enseignants et les catéchistes puissent jouer pleinement leur rôle de témoin de la foi auprès des enfants.
Ainsi, des parents qui ont eux-mêmes suivi une catéchèse d’adulte, peuvent aussi participer à l’animation des temps de catéchèse pour les enfants de première communion et de confirmation. La présence d’une communauté de parents, autour des catéchètes et du prêtre, est un témoignage fort qui marque les enfants. On peut aussi faire un pas de plus et célébrer régulièrement, tout au long de l’année de préparation, des liturgies dominicales qui rassemblent les enfants, leurs parents et leurs catéchistes. La messe du dimanche peut alors devenir un espace « intergénérationnel » très stimulant où chaque groupe d’âge reçoit une nourriture adaptée pour sa foi et où tous célèbrent ensemble le trésor de la foi que les adultes ont reçu en héritage et qu’ils cherchent à partager avec les enfants.
Pour nous préparer dans le diocèse à célébrer avec fruit l’Année de la Foi promulguée par le Pape Benoît XVI, je voudrais proposer différentes démarches :
a) Dès maintenant, que nous soyons prêtres, religieux(ses) ou laïcs, chacun pourrait commencer par rendre grâce pour la foi qu’il/elle a reçue. Relire l’histoire de sa vie de foi – avec ses ruptures, ses conversions, ses temps de sècheresse et ses étapes de floraison et de joie, reconnaître aussi les témoins qui nous ont aidés sur le chemin, peut être un exercice très salutaire.
A partir de là, nous pourrions écouter simplement les appels qui retentissent en nous et choisir quel pas nous pourrions faire à l’occasion de l’Année de la Foi.
En ce qui me concerne, après ce tour d’horizon des nombreux appels inscrits dans la réalité même de notre peuple, j’entends encore comme il y a 20 ans, cette parole du Christ à Pierre qui résonne pour moi aujourd’hui : « Pousse vers le large et jette les filets pour la pêche ». Et j’entends aussi comme en écho, l’humble réponse de Pierre que je suis appelé à faire mienne « Sur ta parole je jetterai les filets » (Lc 5, 1-11).
b) L’Année de la Foi sera aussi pour nous l’occasion d’évaluer notre pratique : comment concrètement nous cherchons à réveiller la foi, à la cultiver et à la partager dans notre diocèse ? Quelles sont nos forces, nos faiblesses ? Cette évaluation sera confiée à une petite équipe qui sera responsable également de faire des propositions concrètes et d’élaborer un « projet diocésain de catéchèse ». Ce projet nous servira de boussole pour le service de la foi dans notre diocèse dans les années à venir. Il pourra être lancé solennellement à un moment convenable durant l’Année de la Foi (i.e., avant le 23 novembre 2013).
c) Je voudrais enfin confier à la Vierge Marie le chemin que nous allons faire ensemble pour nous préparer à entrer dans l’Année de la Foi. Marie a été une femme de grande foi. Elle s’est livrée à la Parole de Dieu, « qu’il me soit fait selon ta Parole » disait-elle en réponse à l’appel de Dieu. A partir de là une nouvelle vie est née en elle – celle du Fils de Dieu lui-même. Et elle a connu un grand bonheur. C’est pourquoi sa cousine Elizabeth a pu lui dire « Heureuse es-tu, Marie, parce que tu as cru en l’accomplissement de la Parole qui t’a été dite de la part du Seigneur ». Confions à Marie notre chemin de foi et demandons lui de goûter comme elle, le bonheur de croire.
Je vous propose trois temps forts de prière à Marie avant le 12 octobre 2012, date de l’ouverture officielle de l’Année de la Foi :
Ces temps forts pourraient culminer dans un grand rassemblement diocésain au monument de Marie-Reine-de-la-Paix le dimanche 14 octobre. Lors d’une messe solennelle, nous ferons localement l’ouverture de l’Année de la Foi au lendemain de sa promulgation officielle à Rome.
Je vous invite déjà à retenir cette date et à venir nombreux participer à ce pèlerinage de la foi à Marie-Reine-de-la-Paix. Que ce jour là, enfants, jeunes, adultes, parents et grand parents se rassemblent dans une même action de grâce pour la foi que nous avons reçue en héritage. Nous confierons notre foi à Marie en lui demandant qu’elle illumine notre chemin et nous donne courage. Que notre foi ne perde pas sa saveur mais reste toujours « sel de la terre ».
Event Date:
Lundi à vendredi
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