Le Cardinal Piat : « La pastorale de la famille appelée à un nouvel élan missionnaire »

La 10eme Rencontre Mondiale des Familles qui s’est déroulée du 22 juin au 26 juin autour du thème « l’amour familial : vocation et chemin de Sainteté » a été célébrée dans les paroisses du diocèse de Port Louis le weekend du 25-26 juin dans la simplicité - en raison des restrictions sanitaires qui étaient toujours en vigueur à cette date dans le pays - mais avec conviction et une joie profonde.

La messe organisée par le Service Diocésain de la Pastorale Familiale en l’église Notre Dame de Lourdes à Rose-Hill le dimanche 26 juin et l’homélie du Cardinal Maurice Piat à cette occasion ont été un des temps forts de ce week-end des familles. On y relève deux préoccupations majeures de l’évêque de Port Louis : d’une part l’accueil de nombreux baptisés qui se sont éloignés de l’Eglise et de l’autre, la place des jeunes dans l’Eglise.

Au début de son homélie, l’évêque de Port Louis a mis en lumière ce qu’il y a de beau au sein de la famille et pour lequel il est important de rendre grâce à Dieu : « Rendre grâce pour la beauté de la famille et pour tous ces foyers d’amour qui font la réalité de l’Eglise. Ce n’est pas pour rien qu’on dit qu’une famille est une petite Eglise parce qu’elle est née d’un amour qui se donne et qui porte du fruit ».

Mgr Piat reconnait aussi qu’il y a aussi beaucoup de souffrances et de formes de détresses dans beaucoup de familles et il a eu une pensée particulière ce jour-là pour celles qui sont confrontées à différentes épreuves et qui attendent une main pour les aider à se relever. Il a ainsi invité les fidèles à porter dans la prière « les familles blessées », et celles éprouvées par la maladie ou par l’addiction de leurs enfants à la drogue. « Je ne peux m’empêcher de penser à ces nombreux mamans et papas qui vivent des moments terribles parce que leurs enfants sont tombés dans la drogue. Prions pour ces familles et pour tous ceux qui s’emploient à les consoler, à les relever et à tenir dans la tempête » a dit Mgr Piat, témoignant ainsi de sa préoccupation devant un telle situation familiale alors que partout à travers le monde on marquait aussi ce jour-là la Journée Internationale de la lutte contre la toxicomanie.

C’était l’occasion pour le chef de l’Eglise de saluer les actions prises dans le diocèse au fil des années et les différents mouvements et institutions qui ont été ainsi créés pour accompagner les couples et les familles et surtout pour les aider à faire, chacun à leur manière et selon leur rythme, « leur chemin de sainteté et de vocation ».

Tout en reconnaissant les « choses formidables qui existent déjà », Mgr Piat croit qu’il « y a encore beaucoup à faire » pour s’ajuster aux changements dans la société. Il serait souhaitable, a-t-il dit, de prendre de nouvelles initiatives pour répondre aux nouvelles réalités des familles en citant à titre d’exemple les familles recomposées, les couples vivant en union libre, les familles monoparentales.

L’évêque de Port Louis a fait aussi part de sa peine par rapport aux familles qui « se sont éloignées de l’Eglise sur la pointe des pieds » pour différentes raisons et de souligner que cette situation est vécue aussi dans d’autres diocèses à travers le monde, d’où, l’appel lancé par le Pape pour avoir au plus vite de nouvelles formes de catéchèses dans le contexte actuel. « J’entends le souci missionnaire du Pape et cela m’interpelle. Je crois que la Pastorale de la famille est appelée à connaitre un nouvel élan missionnaire parce que les défis sont énormes !», a fait ressortir le cardinal Piat.

Celui-ci s’est   appesanti sur la nécessité, voire l’urgence de développer une pastorale pour l’accueil et l’intégration des familles qui ont pris leur distance des milieux de l’Eglise et surtout de leur faire une place. « Ces familles blessées ont soif d’être reconnues comme faisant partie de l’Eglise. Faites-leur une place où elles peuvent être accompagnées ».

L’Eglise ne prétend pas avoir   l’intuition magnifique pour résoudre tous les problèmes mais le Cardinal Piat croit qu’il est important « de se mettre ensemble pour s’écouter mutuellement » et trouver ensemble des réponses qui aident chacun à avancer et à progresser à la lumière de l’Evangile.

La place des jeunes dans l’Eglise a été un autre point fort du sermon du cardinal Piat qui a souligné le « grand cri » sur cette question, entendu lors de l’assemblée pré-synodale le 11 juin dernier. « Ce cri pour écouter les jeunes a résonné très fort ce jour-là. Nous sommes invités à nous préoccuper des jeunes ! Allez les chercher, faites-leur une place !» a lancé Mgr Piat, qui a rappelé le message du pape François dans le même sens lors de la messe qu’il a célébrée à Marie Reine de la Paix le 9 septembre 2019. « Le pape nous a dit ce jour-là que les jeunes sont notre première mission ».

L’évêque de Port Louis est convaincu qu’un « nouveau temps missionnaire » a commencé dans le diocèse de Port Louis avec le synode et il est confiant en cette démarche. Et de terminer son sermon sur une note empreinte d’espérance « Laissons l’Esprit nous conduire vers le large…et faisons confiance ».

Pour la petite note historique, la première Rencontre mondiale des familles s'est tenue à Rome les 8 et 9 octobre 1994, en présence du Pape Jean-Paul II et cet événement international se tient chaque trois ans.  Cette 10eme édition a conclu l'année dédiée à la famille, qui avait débuté en la Fête de saint Joseph le 19 mars 2021

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