Message de fin d’année du Conseil des Religions : « Soyons les constructeurs de notre propre paix intérieure »

Le mot janvier vient de Janus, cette figure de la mythologie romaine dépeinte avec deux visages : L’un regardant vers le passé et l’autre vers l’avenir.

Bien que classé à la 28^ème place sur le GPI (Global Peace Index), et faisant partie des pays classés ‘high’ sur cet index, il n’en demeure pas moins, qu’en promenant notre regard sur 2023, force est de constater une dégradation de l’harmonie et de la paix sociale dans le pays. Nous ne reviendrons pas sur les événements douloureux, mais allons-nous faire l’autruche et vivre dans le déni, quand, au cœur de nombreux conflits sociaux, nous retrouvons des questions liées à l’inégalité, l’injustice, l’intolérance et l’exclusion ?

Plus loin de nous, 2023 a vu la prolongation des déplacés des terres de violence (ils sont plus de 89 millions à fuir leur pays d’origine pour cause de conflit ou de despotisme) ; l’enlisement du conflit russo-ukrainien, la résurgence du conflit israélo-arabe. Nous avons été interpellés tant par les violences perpétrées par le Hamas contre les civils au début d’octobre, que par les souffrances infligées aux civils Gazaouites par la réponse israélienne. La trêve n’aura été que de courte durée, puisque la vengeance et l’orgueil semblent détruire toute tentative de paix.

Notre « planète terre » se révolte à sa manière contre l’exploitation de ses ressources naturelles. Heureusement que la récente réunion du COP28 a envoyé un signal positif à tous ceux qui militent dans le monde pour une réduction des effets de serre. Voilà un signe d’espérance en cette fin d’année.

La fin de toutes les violences, l’arrivée d’une paix durable : est-ce un leurre en ce monde, un rêve inaccessible réservé aux idéalistes ?

En 1994, au lendemain de sa prise de fonction comme Président de la nouvelle Afrique du Sud, Nelson Mandela rassurait la nation sudafricaine en déclarant en Afrikaans : « Wat is verby is verby ! » ‘Le passé est du passé’. Il ira plus loin avec ses proches en leur disant, « The rainbow nation starts here (…) Reconciliation starts here (…) Forgiveness also starts here… »

La clé de la vraie paix se trouve probablement dans ces mots. Loin d’être un homme parfait, Mandela avait effectué un travail qui l’amena à développer la paix intérieure. Cette paix intérieure a été le moteur de la création de la nouvelle Afrique du Sud. Nous avons besoin de dirigeants et de leaders à tous les niveaux qui sont des femmes et des hommes de Paix. Des bâtisseurs de Paix !

Notre prière en ce passage vers la nouvelle année est ; que cesse le conflit russo-ukrainien lequel prive le reste du monde des greniers nourriciers qui s’y trouvent; que tous les déplacés retrouvent leurs terres (Syrie, Érythrée, et autres) ; que les dirigeants israéliens et palestiniens ainsi que tous ceux qu'ils représentent, ravivent leurs efforts pour parvenir à une solution conforme aux Résolutions de l'ONU, et au consensus de la communauté internationale.

Et, bien sûr, notre prière monte vers le Dieu créateur pour la consolidation de la paix sociale dans notre pays, pour qu’avec la paix intérieure en chacun, nous fassions reculer la criminalité et la toxicomanie, pour que nous assurions plus de sécurité sur nos routes, pour que cesse la violence contre les femmes et des enfants, pour que cessent les discours et messages de haine en tous genres et toute forme de violences.

Paisible année 2024 à tous !

Le Conseil des Religions